Chère Patricia,
Pour avoir été le premier, dès le 14 septembre 1978, à louer une piscine (et un gymnase) pour la FQN, au cégep de Maisonneuve à Montréal, je peux vous dire que c'est extrêmement difficile de convaincre les responsables d'installations sportives d'accueillir des naturistes. Ils ont toujours des tas d'objections, des doutes, des craintes, bref, ils ont surtout peur que le ciel leur tombe sur la tête !
J'avais essuyé de nombreux refus avant de trouver le cégep de Maisonneuve en 1978, qui par ailleurs avait toujours eu une attitude extrêmement ouverte à l'égard des groupes communautaires. Avant nous, ce cégep à l'avant-garde avait loué des salles à des groupes marxistes-léninistes, ce qui à Montréal à l'époque relevait d'une audace inouïe. Récemment, ce même cégep a loué des salles à des groupes musulmans radicaux, et a dû faire marche arrière après les événements malheureux que l'on sait.
Je comprends donc les difficultés auxquelles doit faire face le président de la FQN pour non seulement faire accepter que nous soyons nus dans l'eau, mais aussi dans les vestiaires. Parfois, un administrateur de centre sportif accepte notre proposition, mais ça bloque à la direction du collège, ou au conseil d'administration. J'ai même vu un riche donateur d'un YMCA de Montréal faire du chantage : si vous louez à des naturistes, je ne verse plus un sou à vos campagnes de collecte de fonds. Et ça a marché ! C'est comme ça que la FQN a perdu la possibilité de louer pour une deuxième année le magnifique YMCA du Complexe Guy-Favreau, alors que la première saison s'était déroulée à la satisfaction de tous, sans la moindre anicroche et sans aucune plainte. Tout ça parce qu'un journaliste avait pondu un article dans un journal anglophone de Montréal, en plein été, annonçant que l'hiver, on jouait au volleyball tout nu au Complexe Guy-Favreau. Cela a fait scandale.